Si il est vrai que Prince a pris l’habitude ces dernières années d’organiser des concerts surprises dans différentes salles de la capitale française, remplir le Stade de France en seulement un mois n’était pas forcément chose facile. D’autant plus que l’artiste ayant pris son indépendance vis à vis des maisons de disques (et de l’industrie du disque d’une manière générale) depuis le milieu des années 90, aucun clip sur les grandes chaines musicales ni d’album ou de single dans les bacs n’était présent pour soutenir ce projet (son dernier album a été distribué à travers le monde via les journaux en 2010).
Il semblerait que celui-ci ait pourtant encore une fois gagné son paris et ce, malgré les mauvaises langues (ou les « journalistes » profitant de l’occasion pour sortir des articles volontairement racoleurs et négatifs) voulant le faire passer depuis quelques jours pour un fou égocentrique ayant les yeux plus gros que le ventre…
Un petit mot au sujet de la 1ère partie pour commencer. Alors que Selah Sue avait été annoncée au départ, c’est finalement Sharon Jones & The Dap-Kings qui ouvriront ce soir pour Prince. Ce que l’on peut dire c’est que la dame de 55 ans (accompagnée du groupe qui avec lequel Amy Winehouse enregistra l’album Back In Black) connue sur le tard (sa carrière professionnelle a débuté seulement en 1996 et son 1er album est sorti en 2002) en a dans le ventre et nous propose une musique soul digne de James Brown et des canons de la Motown des années 50-60.
Outre le fantastique « 100 Days, 100 Nights », notons une apparition furtive de Prince venu accompagner Sharon Jones et le groupe à l’occasion d’un solo de guitare caché derrière une capuche et de lunettes de soleil alors que celui-ci n’était pas attendu avant 21h.
Après un set de 45 minutes et un changement de plateau, Prince est de retour cette fois pour son propre show accompagné comme a son habitude par de prestigieux musiciens tel que le saxophoniste Maceo Parker (qui notamment accompagné James Brown pendant 25 ans).
Durant la première partie du concert, Prince enchaîne quelques titres des années 80 revisités dans un style plus proche de ses compos actuelles et des titres plus modernes jazz/funk ainsi que quelques reprises dont Come Together (The Beatles) et Nothing Compares 2 U (titre composé par Prince mais initialement interprété par Sinead O Connor) également revisités.
On aura également droit à un titre de The Time (groupe formé par Prince avec Maurice Day dans les années 80 que l’on peut voir notamment dans le film Purple Rain) incluant un petit passage de Don’t Stop ‘Til You Get Enough sous forme de clin d’oeil à Michael Jackson.
Jouant volontiers avec le public et montrant une certaine complicité avec ses musiciens,
celui-ci s’avère être un très bon chauffeur de salle et communique en permanence avec ses fans qui réagissent parfaitement au moindre mot et au moindre geste.
Après un petit passage orienté années 80 l’artiste nous propose en guise de rappel son titre le plus fameux, Purple Rain, qui sera un véritable moment de communion entre Prince et son public.
Celui-ci incitant les fans à chanter avec lui et la tombée d’une pluie de confettis sur le stade semble marquer la fin du spectacle… Mais le spectacle continue avec un second rappel toujours dans les hits des années 80 puis vient le 3ème rappel avec cette fois un petit changement d’ambiance pour passer à l’electro et un Prince qui se fait DJ pour finir avec Kiss qui sera le titre final.
Le public en réclame encore mais cette fois les lumières se rallument et une des choristes vient annoncer au micro « Nous aimerions continuer à jouer mais malheureusement nous ne pouvons pas à cause du couvre feu ». Difficile de leur en vouloir lorsque l’on regarde l’heure et que l’on constate que le concert aura duré 2h50 avec un peu plus d’une trentaine de titres joués…
Stéphane JAILLIARD
Note : Cet article a été initialement publié en 2011 quelques jour après de concert de Prince au Stade de France.