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Ils sont venus nombreux au Stade de France les admirateurs du plus célèbre groupe de la scène new wave des années 80, Depeche Mode. En effet pour célébrer la sortie de leur 14ème album, paru le 17 mars dernier, Depeche Mode a lancé le 5 mai 2017, leur Global Spirit Tour à Stockholm, qui a fait escale le 1er juillet à Paris. Habitués des lieux puisque le groupe y a déjà joué lors de ses deux précédentes tournées. C’est à 21h00 tapantes que le trio de Basildon, fait son entrée sur scène.
Les célèbres Martin L Gore et Andy Fletcher se présentent sur scène accompagnés d’autres musiciens recrutés pour l’occasion. Ne manque plus que le célèbre et charismatique Dave Gahan, qui vêtu d’une veste rouge, fait enfin son apparition sur scène plus haut sur une estrade.
Le groupe débute le concert avec leur dernier single en date Going Backwards. C’est une habitude chez Depeche Mode de débuter leur show avec leurs nouveaux morceaux et de chauffer l’ambiance progressivement. A peine la seconde chanson So Much Love terminée, que le chanteur Dave Gahan tombe déjà la veste et commence à ensorceler le public. Moulé dans un gilet pailleté, il arpente la scène de long en large, tout en gesticulant, comme à son habitude.
Il est à présent l’heure de retourner 20 ans en arrière et les fans sont ravis d’entendre les premières notes du titre Barrel Of Gun, tiré de l’album Ultra sorti en 1997, où le groupe vivait une période les plus sombres de toute sa carrière.
Fort heureusement, le groupe a réussi a passé ce cap et a réussi à remonter la pente et à aller de l’avant et le titre A Pain That I’m Used To, second extrait de Playing The Angel sorti en 2005 est là pour nous le prouver. Un son de basse enragé vient réveiller le Stade de France dans une version plus club que la version studio. Totalement en adéquation avec ce titre, Corrupt un nouveau morceau extrait de leur dernier disque vient ensuite. Le public apprécie. Arrive enfin In Your Room, qui se veut plus joueur et érotique que d’habitude, où l’on retrouve une femme et un homme sur les écrans géants; se lancer dans une danse sensuelle et langoureuse.
L’heure de la période old school a sonné et World In My Eyes, vient réveiller les esprits et les souvenirs de l’époque bénie de Violator refont surface. Le jeu de synthé de l’époque fait des merveilles. Les fans sont aux anges et ce n’est que le début. Car arrive bientôt le moment tant attendu où Martin L Gore, prend le micro pour interpréter seul au piano, une version inspirée, du titre Judas, magnifique ballade tirée de leur album Songs Of Faith and Devotion. Le public est ravi et reprend le refrain « If you want my love« , à la fin du morceau, pendant plusieurs minutes.
Il poursuit avec Home, dans une version plus rock que l’originale et invite le public a reprendre en chœur avec lui. Public qui ne se fait pas prier. Après cette petite parenthèse, Dave Gahan revient sur scène encore plus énergique qu’auparavant et forme avec ses doigts un petit cœur, pour montre aux spectateurs au combien, il les aime et lance un « Paris you’re the best ».
Puis une paire de jambe rouge et blanche apparaît sur les écrans sur scène, Dave Gahan, du haut de son extrade scande à l’assemblée « Where The Revolution,? » et demande au public de lui montrer ses mains. La révolution continue en musique et le groupe nous alerte d’une attaque imminente, une sirène d’alarme retentit dans le stade. Les fans ont du mal à y croire mais il semblerait que Depeche Mode ait décidé d’exhumer une des titres de leur répertoire, qui n’était plus joué depuis des années. Ce n’est pas un rêve, non, c’est bien Everything Counts !
Tout le monde se lève dans le stade pour reprendre en chœur avec le groupe, les célèbres paroles de ce tube indémodable: « he grabbing hands Grab all they can, Everything counts in large amounts… » C’est l’euphorie dans le stade et Dave Gahan tout sourire aux lèvres, est heureux de tendre le micro au public.
La période nostalgie continue avec l’hypnotisant Stripped issu de Black Celebration et le tube interplanétaire Enjoy The Silence, curieusement accompagné cette fois-ci, par des images de lapin, de cochon, de vache et de mouton sur les écrans vidéos, mais nouveau prétexte cependant, pour les spectateurs, pour se lever de leurs sièges, et danser avec frénésie.
Spectateurs, qui ne sont pas près se s’asseoir car dans la foulée arrive Never Let Me Down Again.
Le public danse et agite les mains de gauche à droite au rythme de la chanson, comme c’est devenu une tradition depuis 30 ans, depuis leur mythique concert au Rose Bowl Stadium de Passadena, immortalisé dans la video 101, pendant la tournée légendaire Tour For The Masses. Le mouvement de bras des uns et des autres, ressemble à une vague humaine, qui envahie le Stade de France, l’instant est magique et le public en redemande. Il rappelle le groupe qui s’éclipse rapidement de scène, pour mieux revenir.
Le titre Somebody apparaît alors, sur l’écran géant du milieu de la scène. Martin L Gore se lance alors dans une magnifique interprétation de ce joyau des années 80. Le public est ému et écoute presque religieusement cette chanson et les briquets s’allument de part et d’autre du Stade de France.
Quoi de plus normal, la chanson est bouleversante, simple et universelle, et parle de la recherche de notre âme sœur. Les paroles parlent d’elle même, elles parlent à notre cœur. Si bien que l’on observe bon nombre de spectateurs s’essuyer les yeux, une fois la chanson terminée. C’est la séquence émotion qui continue, lorsque les premières notes de Heroes de David Bowie résonnent dans l’enceinte. Depeche Mode a décidé de rendre hommage au chanteur disparu et c’est une réussite, un moment émouvant et d’une rare intensité.
Que le temps passe vite en si bonne compagnie, cela fait déjà près de 2 heures que le groupe est sur scène et on aimerait que cette soirée ne s’arrête jamais. Pourtant, nous sommes proche de la fin du show, qui se termine en apothéose avec l’énergique et dévastateur Personal Jesus, où le public reprend une dernière fois avec son groupe favori, les paroles de ce titre phare du répertoire de Depeche Mode.
Pari réussi donc pour le groupe, qui promet de revenir très bientôt en France sous les acclamations du public. Et pour tous ceux hélas, qui n’ont pas eu la chance de les voir cette fois-ci, rassurez vous, une séance de rattrapage est prévue en fin d’année le 3 décembre prochain à Paris, à l’AccorHotel Arena.
Sébastien Mouton, le 3 juillet 2017